le syndrome statistique
les moeurs de notre société...
Le syndrome statistique
L’abyssale médiocrité des prétentieux se mesure assez bien dans cette recherche effrénée de l’approbation et de la confirmation par la « masse » -qu’ils sont pourtant sensés mépriser- des insignes qualités qu’ils s’attribuent. Je suis belle « parce que » 350 blaireaux veulent me sauter et m’abreuvent de courriels à sous-entendus copulatoires. J’écris avec talent « parce que » 500 semi illettrés me lisent quotidiennement. Je suis « rebelle » parce quelques dizaines de geeks mongoloïdes m’accablent de menaces et d’injures. Mes analyses sont pertinentes « parce qu’elles » sont reprises sur dix blogs qui ne savent pas comment meubler leurs mises à jour. Je suis non-conformiste « parce que » j’écris chaque jour de longs billets dénonçant avec ironie et finesse les mécanismes et les représentations du « politiquement correct » contre lequel je ne me suis jamais concrètement engagé dans la vie réelle. Je suis sulfureuse « parce que », entre deux considérations hautement philosophiques, la photo semi floutée de ma cuisse gauche suscite l’émoi baveux d’une armée de puceaux et de frustrés. Je suis admiré « parce que » je suis référencé sur 120 sites entre « Petit lapin bleuté » et « Réflexions génocidaires sur le monde qu’est trop pourri ». Je suis quelqu’un « parce que » je génère des « clics ». Et ça c’est cool. remerciements à Eisangélie.