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LA CITE FRANCAISE - ONG
15 décembre 2009

le syndicalisme révolutionnaire!

Sorel emprunte à Fernand Pelloutier la théorie du « syndicalisme révolutionnaire ». Ce bourgeois consacre son énergie à donner un esprit nouveau aux Bourses du travail, afin que cette organisation soit intégralement l’œuvre de la classe ouvrière et vouée à l’éducation de celle-ci ; le caractère corporatif des bourses du travail se veut paradoxalement d’esprit révolutionnaire, en ceci précisément qu’un refus d’agir sur le plan politique est la négation même de l’État. Les syndicats qui y œuvrent n’aspirent pas à former un syndicalisme de masse. Pelloutier lance le mot d’ordre de la «  grève générale » qu’il fait adopter au Congrès des Bourses du travail de 1892 et à travers lequel s’exalte toute l’ardeur révolutionnaire du mouvement ouvrier.

À la suite de ces faits et s’inspirant fortement de Pelloutier, Sorel élabore sa propre pensée, ce qui nous vaut en 1898 L’Avenir socialiste des syndicats (texte repris dans Matériaux pour une théorie du prolétariat, 1919), mais surtout les Réflexions, tant il est impossible de marquer des frontières abruptes dans une pensée mouvante. Se font sentir les influences plus lointaines de Proudhon et de l’anarchisme, mais aussi celle de Marx, notamment à propos de la notion de classe. Sorel est trop pluraliste pour accepter que la société soit divisée en deux blocs antagonistes et deux seulement, car le critère économique ne suffit pas à définir une classe ; le critère psychologique ou celui de la conscience a une plus grande importance ; Sorel suit Marx qui établit une différence essentielle entre une classe en soi et une classe pour soi. Néanmoins, cette conception dichotomique a une portée morale, éducative. Elle fait ressortir le niveau où se situe la lutte de classes qui n’est pas n’importe quel combat des pauvres contre les riches, mais un combat total, absolu, incessant. À cet égard, le prolétariat en lutte doit assumer l’héritage de la bourgeoisie et de son esprit industriel. Il ne peut y avoir de terme à la lutte de classes parce qu’en elle, chaque fois, l’énergie humaine l’emporte sur la décadence. Pour toutes ces raisons, plus encore que Pelloutier, Sorel pense que les syndicats ont plus d’importance que les partis politiques ; il leur confère un rôle primordial.

Louis Soubise, Sorel.

 

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